Conclusion



Pour conclure, il paraît bien évident de souligner qu’il existe des dispositifs aidant à l’insertion des travailleurs handicapés en général. Toutefois, les structures mises en place pour aider les sourds sont au contraire moins nombreuses. Il n’existe pas administrativement parlant de secteur spécialisé pour traiter leur cas .

Ils font partie d’un tout sous la catégorie appelée Travailleurs Handicapés. Nous pourrions par exemple illustrer cette constatation par la composition des membres de la COTOREP lors des commissions pour statuer sur leurs dossiers : Quel pouvoir et quel poids peuvent bien avoir les sourds en l’absence d’un pair pour représenter et évaluer leur cas lorsque l’on tente de prendre une décision qui va jouer leur avenir ?

D’un autre côté, d’autres abérrations d’ordre législatives apparaissent : En effet, la loi de 1975 mériterait d’être dépoussiérée car dans ce décret, il n’est fait nullement mention de commission de contrôle ni de sanctions à l’encontre des entreprises qui enfreignent la réglementation. Or, nous sommes confrontés chaque jour à des infractions multiples, ne serait - ce qu’au niveau de l’intégration et donc à l’ accéssibilité de la société. Ce dossier demeure cependant fragile car il n’a pas été donné à l’ensemble de la société les moyens de connaître les handicapés. Par exemple, en Suède, il y a 400 traducteurs de langue des signes sur une population de 8 millions d’habitants. En France, il n’y en a que 60 pour 60 millions d’habitants.
Ceci démontre la carence d’un système, pour un pays qui a créé la Langue des signes en son temps avec l’Abée de l’Epée. Aujourd’hui, s’il n’y a pas d’encadrement plus ciblé autour des sourds, on imagine mal comment des personnes qui vivent le handicap avec la notion de déficience, d’incapacité et de désavantage social, pourront s’intégrer.

Il faut souligner l’importance du rôle des associations de personnes handicapées car sans elles, la loi de 1987 n’aurait jamais vu le jour.

De plus, nous vivons une époque où les entreprises sont de plus en plus exigeantes pour le niveau de qualification des postulants. Or, nous avons déjà dit que les sourds ne possèdent pas forcément un niveau de qualification très élevé.
La première condition favorable à l’insertion des T.H, sans laquelle le recrutement sera un échec et l’expérience non renouvelée, est logiquement l’adéquation profil du salarié handicapé / profil du poste. En outre, cette première condition favorise l’émergence de la seconde: il s’agit de considérer les salariés handicapés comme des personnes à part entière. En d’autres termes, ne pas les prendre en charge ou les surprotéger.
Dans notre société, le travail signifie salaire, compétence, métier, statut social, identité et utilité collective .Par conséquent ,le non travail signifie absence de reconnaissance, perte d’autonomie et parfois isolement.
Nous pouvons donc nous demander à quoi sommes nous sourds, nous les entendants pour vouloir déterminer nous même le destin des sourds ?
Nous n’arriverons à des résultats vraiment positifs qu’en considérant les sourds comme partenaires à part entière plutôt que comme des objets de préoccupations psychologique, sociale ou médicale.

Car comme l’affirment les existentialistes , < vivre, c’est avant tout agir dans le monde dans lequel on se trouve >.Ce n’est pas être réduit à une oreille défectueuse mais être reconnu dans la richesse et l’unicité de chaque personne. Pour les sourds, le degré de perte auditive n’est d’ailleurs pas la préoccupation majeure.

< Leur fierté vient du génie avec lequel ils ont appris à affronter un monde hostile où tout est régi par les entendants, y compris suprême affront, leur propre destinée. >(Bernard Mottez)
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